mardi 27 novembre 2012

34 jours à 2012

Ce matin, j'ai reçu un beau paquet-surprise de mon amie-cowboy par la poste - un calendrier de l'Avent de Laura Secord, pas pour compter les jours avant Noël parce que Noël, on aime ça un peu mais pas tant que ça.. non, un calendrier pour compter les jours avant que 2012 finisse enfin.
 
2012, une année où on a perdu beaucoup de choses très précieuses qu'on aurait voulu pour toujours, où on a braillé pour mille raisons : des départs innatendus, des déceptions, un quotidien pas tranquille du tout qui donnait mal dans le haut du dos, de grandes décisions à prendre, des dimanches à se demander si on allait avoir un break de triste.
 
Puis tranquillement, la neige se dépose sur les Îles, la vie redevient douce, le temps passe et tout se replace.. enfin.

dimanche 25 novembre 2012

Romie des Îles

 
Il y a des dimanches en pyjama, quand le Père Noël était censé arriver en bateau mais que finalement non, à cause des grands vents, il arrivera la semaine prochaine. On cuisine de la soupe, on invente toujours la même histoire comme si c'était la première fois, on regarde des livres, on joue au ballon, on nomme les couleurs bleu, rouge, jaume jauNe avec un N.. et elle répète jaume et ça me fait sourire de trop cute et on mange ensemble, chacune notre tour, une cueillère de soupe un peu chaude et au milieu de tout ça, elle vient me voir câlin Anna et ça me donne envie de brailler de beau.  

jeudi 22 novembre 2012

la maison bleue du ciel

 
Tout le monde devrait avoir une Émilie dans sa vie - adorable amie des Îles, elle cuisine du macaroni à la viande extra fromage pour son amoureux (et sa nouvelle amie de Montréal..) elle me laisse écrire tout l'après-midi à la table de sa tellement belle salle-à-manger ensoleillée sans me déranger une seule fois, elle cherche la meilleure poutine des Îles avec moi, elle joue à SKIP-BO en écoutant la TV, elle a envie de pleurer quand moi aussi j'ai envie de pleurer et elle est tout belle, toute simple, dans ce qu'elle est, dans l'amitié qu'elle offre, sans jamais rien attendre en retour.
 
Et vraiment.. ça fait un grand grand bien à mon coeur de princesse.

mardi 20 novembre 2012

lundi 19 novembre 2012

l'étrangère

Les Îles comme un tout ptit village de rien du tout où tout le monde se connaît et où tout le monde me regarde comme si j'étais une étrangère débarquée de loin - c'est un peu ça et souvent, je me sens comme ça, comme la Montréalaise qui n'avait pas le droit de tout laisser à Montréal pour vivre ici. Les habitants me regardent, ils se demandent ce que je peux bien faire ici toute seule avec un nom difficile à écrire, un nom qui vient d'où? et ils s'amusent à le prononcer et à rêver de l'Italie.

samedi 17 novembre 2012

Les deux exploratrices

 
C'était un samedi froid de novembre mais on a décidé d'aller marcher, Delphine & moi. On a traversé une corde où c'était écrit INTERDIT parce qu'on est rebelle et qu'aux Îles, y'a rien de vraiment interdit. Et après, on a longé la mer pour découvrir quelque chose de très très beau où il n'y avait ni vent, ni vague. On a a eu froid aux mains, on a marché dans la boue, on a retrouvé plein d'affaires piquantes dans nos bottes pis on est rentré avec les joues rouges et l'idée de faire une carte aux trésors et l'envie d'avoir 8 ans, pour toujours.

vendredi 16 novembre 2012

vendredi soir

Je suis ici depuis 32 jours. Un mois.
 
Est-ce que c'est assez long pour dire qu'on s'ennuie? Pas vraiment, j'imagine. Mais des fois pour vrai, oui je m'ennuie. Mais jamais assez encore pour me dire que je serais mieux là-bas, avec eux. Ici, pour l'instant, je me sens bien. C'est certain qu'il y a des hauts et des bas comme là-bas, comme partout, tout le temps des questions pis des perturbations pis des pis des mais il faut prendre su'toé pis être plus forte que tout ça pis se dire que demain ça ira mieux pis c'est vrai crisse, le lendemain ça va toujours mieux.

Je ne suis pas encore habituée à tout ce que je vois dans mon quotidien. Je découvre encore mille choses par jour et le ciel bleu quand c'est le soleil partout sur les Îles, c'est encore dans mon top 4 de trop les plus belles choses de ma vie.

Sinon ben, comme je m'attache toujours vite au monde que j'aime, ma ptite famille des Îles a quelque chose de ben ben spécial, tsé quand tu rencontres du nouveau monde pis tu sais que tu vas les aimer pour toujours? J'ai vécu ça deux fois dans mes amitiés, avec MH & Pat. Et là, une troisième fois, avec Mélilissa et Gabriel. Qui eux, en prime, viennent avec la belle belle Romie et la trop sensible comme moi Delphine. Je ne pouvais pas mieux tomber.

Rouler en char ici, c'est malade.

jeudi 15 novembre 2012

dehors novembre

 
J'ai eu quelques trucs à régler dans les derniers jours, des ptits briseurs de coeur qui m'empêchaient de bien respirer pour profiter de l'air des Îles. Ma mère, précieuse maman, m'a dit : calme-toi et sois patiente, tout va se régler et c'est exactement ça, tout s'est réglé. Parfois, quand je m'arrête pour penser à la grand grande place qu'ont mes parents dans ma vie de princesse, je me demande bien ce que je ferai le jour où je serai un peu vieille et qu'ils n'y seront plus, beaux et grands et tellement forts dans leur amour.
 
J'ai assisté à une première rencontre d'un cercle d'auteurs, des gens passionnants qui se réunissent deux fois par mois pour écrire et lire devant les autres. Une belle belle gang - des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes. Avec beaucoup de talent. Hier, nous devions composer un blason qui consiste à rendre hommage à une partie du corps. Voici le mien :
 

"GRAINS DE BEAUTÉ – Au début, quand elle n’était qu’une enfant et que tout était propice à être mignon, on la surnommait « la p’tite rousse » et ces millions de petites taches, juste parce qu’elle était belle – des grains de beauté ma beauté qu’elle lui disait grand-maman. Plus tard, les sept petites taches couleur peau foncée, ces sept petits points qui forment un cœur un peu brisé près de son omoplate gauche se sont transformés en constellation de malheur. Chacun de ses amants, croyant être le premier, traçait la forme délicate du bout des doigts, s’imaginant que ce cœur était un présage à une histoire d’amour qui allait durer toujours. Mais à chaque fois, comme un mauvais sort, tout ce qui lui reste quand ils la quittent au petit matin, ce sont ses grains de beauté, une grande beauté, dessinée sur son dos, parfois difficile à voir, difficile à croire, surtout dans le miroir."
 
Mon coeur battait très fort au moment où la bouteille s'est arrêtée devant moi pour que je lise mon texte. J'ai lu vite, sans faire de pause avec les virgules, d'un seul souffle, les joues rouges, les mains moites. Mais personne n'est là pour juger, ils sont simplement là pour écouter et encourager. Une belle rencontre qui donne envie d'écrire. J'ai déjà hâte à la prochaine.

samedi 10 novembre 2012

ptit samedi aux Îles

Je me suis réveillée ce matin tout doucement, dans un éclat de rire parce que dans mon rêve, avec Caval, une ben bonne joke. C'était silencieux et très calme dans la maison, habituellement animée par une petite Romie de presque 2 ans qui joue qui rit qui court qui lit des livres qui fait des casses-têtes qui crie Annaaaaa.
 
Ils étaient tous là, en pyjama, Delphine qui dessinait, Romie qui buvait son lait, les parents qui s'occupaient comme des parents toujours contents d'être là tout le monde ensemble.
 
Ensuite, une journée presque comme toutes les autres, du grand vent qui fait croire qu'on pourrait s'envoler, un pied-de-vent beau beau beau (ah! c'est pour ça le nom du célèbre fromage?) le cours de natation pour juste jouer au UNO dans les estrades parce qu'il n'y a rien d'autre à faire à part applaudir Romie et lui dire ferme ta bouche tu vas avaler des mouches, une visite à La Machine et l'envie de tout acheter, surtout une belle paire de mitaines.. puis un restant de journée de sieste, casses-têtes, bière des Îles, pâté chinois, chips et télé.
 
Du bonbon de novembre, doux et simple.

vendredi 9 novembre 2012

jour 24

C'est gris sur les Îles, gris dans le ciel et gris partout autour, même les maisons colorées deviennent moins belles on dirait. Le gars là-bas veut me prêter un vélo c'est plus facile pour se déplacer mais avec le vent et les côtes, jsuis pas sûre sûre mais je le trouve quand même gentil et cute sauf quand il est trop saoul.

dimanche 4 novembre 2012

jour 19


 
Certains matins, je les trouve chanceux. Tout le monde ici a sa famille tout proche, son emploi, son quotidien tranquille sur le bord de la mer. Il y a sûrement des jours moins heureux où ils souhaiteraient être ailleurs, sur une terre peuplée d'inconnus, ne pas reconnaître personne, être étranger au milieu de tous.
 
Je lui ai dit J'ai hâte de trouver le divan d'un ami où je peux pleurer en buvant du vin - c'est ce qui me manque le plus ici et que je n'ai toujours pas réussi à trouver, une petite place confortable pour consoler les peines.
 
Sinon les gens autour sont accueillants, la plupart a passé par où je passe, se relever les manches, ne pas douter que c'était la bonne décision et tranquillement, tout va se placer.